Un conducteur roulant à vitesse très faible possède un champ visuel de 180 degrés. À 90 km/h, ce champ visuel est réduit de moitié, parce que le cerveau humain peut seulement traiter un nombre limité d’informations à la fois. Que se passe-t-il quand on ajoute un téléphone à cette équation?
La cécité d’inattention est une conséquence de la distraction cognitive causée par une conversation téléphonique. Les conducteurs regardent bien à travers le pare-brise, mais leur cerveau ne traite pas l’ensemble des informations qui lui parviennent. L’économie cérébrale de l’être humain est efficace, mais elle a ses limites, car le cerveau est un instrument puissant, mais malicieux. La « charge cognitive », la quantité d’attention consciente mobilisée sur une ou plusieurs tâches, est à double tranchant. Lorsqu’elle est trop élevée, notre cerveau trie et élimine des éléments qui peuvent être cruciaux. Mais avec une charge cognitive trop faible, l’individu a tendance à se mettre en pilotage automatique et à cesser de percevoir des repères clés de son environnement. L’idée très à la mode selon laquelle certaines personnes sont capables d’effectuer en même temps plusieurs tâches nécessitant de la concentration est une fiction.
Source : Le mythe du multitâche, et autres histoires d’inattention – Paris Innovation Review