Réseau ferroviaire français : densité et qualité

Le « Rapport sur l’avenir du transport ferroviaire » remis la semaine dernière au Premier ministre par l’ancien PDG d’Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta préconise la fermeture des « petites lignes » de chemin de fer, les moins fréquentées, par souci d’économie. La France compte le deuxième réseau ferré de l’Union européenne en longueur, derrière l’Allemagne. Mais rapporté à la taille du territoire, il est déjà moins étendu que ceux de l’Italie, du Royaume-Uni, des Pays-Bas ou de la Suisse. Cette dernière possède par ailleurs la meilleure infrastructure ferroviaire au monde avec le Japon, selon une étude annuelle réalisée auprès de chefs d’entreprise par le Forum économique mondial, une fondation organisant le forum annuel de Davos. Si le rapport Spinetta vise à améliorer la qualité du réseau ferroviaire français, celui-ci est relativement bien noté, avec un 5,8 sur 7 qui le place en 5e position dans le classement mondial.

Source : Brief.me – Archives

Le tramway parfumé arrive à Montpellier et c’est une première mondiale !

Un parfum qui vous transporte… Montpellier devrait être la première ville au monde à offrir à ses usagers des tramways parfumés, qui plus est avec des fragrances différenciées selon la ligne empruntée. Mardi, le projet pilote porté par la start-up Arthur Dupuy, spécialisée dans la signature olfactive, est entré dans une phase active avec le lancement du premier jus, “Air”, à découvrir dans la rame rose de la French Tech, sur la ligne 1.

Un concept en vogue actuellement, qui voit nombre de salles de cinéma ou spectacle, d’hôtels ou restaurants user (abuser ?) d’effluves apaisants ou dynamisants. “Dans le monde hyper visuel et submergé d’images dans lequel nous vivons, le marketing sensoriel permet de se différencier”, lance Arthur Dupuy, cofondateur il y a trois ans de l’entreprise montpelliéraine avec le Dr Isabelle Parrot, enseignant-chercheur en chimie des parfums et arômes à l’Université de Montpellier.

Les partenaires

La start-up a bénéficié des services du Bic, l’incubateur de la Métropole, et travaille avec l’IBMM (Institut de biomolécules Max-Mousseron), sous la tutelle du CNRS, de l’UM et de l’école nationale de chimie, entre autres prestigieux partenaires.

Innovation technique

“On n’a rien inventé, c’est la fameuse histoire de la madeleine de Proust, reprend le jeune homme. Mais, plutôt que se borner à puiser dans des catalogues existants – par exemple, en ce moment, c’est la grande mode de la figue (sèche, fraîche, laiteuse…) qu’on peut trouver dans les rues de Londres -, nous, on crée du parfum sur-mesure. On ne fabrique pas une madeleine mais LA madeleine du client.”

La start-up a ainsi concocté quatre sillages personnalisés sur la thématique des quatre éléments. Surtout, elle a résolu un épineux problème technique. “On est  d’abord parti sur une technologie électronique avec diffusion par  compression d’air dans les gaines de ventilation : ça a été un échec total.” Délaissant la forme liquide, trop dangereuse en cas de fuite, l’alcool aussi, trop inflammable, “on a réussi à solidifier le parfum sous la forme d’un sucre”, qui sera disposé dans les gaines et non accessible au public.

Pérennisation du projet

L’essai grandeur nature, mené en collaboration avec une fédération d’aveugles, devrait permettre de tester la résistance dans le temps de ces sucres, la persistance du parfum et son évanescence. Surtout, il comporte un volet neurosciences afin de mesurer les impacts du dispositif sur les voyageurs : amélioration du bien-être, baisse des comportements agressifs, etc.

La seule inconnue est la pérennisation du projet, suspendue au résultat de la délégation de service public des transports en commun, “qui devrait intervenir avant l’été”, selon la Métropole. Le lauréat sera-til prêt à débourser un peu plus de 3 € par jour et par rame, soit plus de 101 300 €/an ? Qu’à cela ne tienne, Arthur Dupuy semble sur la bonne voie, avec de nombreuses sollicitations, notamment de villes du Moyen-Orient, comme Dubaï, qui veulent leur signature-logo. Ça sent bon tout ça.

Une déclinaison des quatre éléments

Les quatre signatures affichent de singulières personnalités. Air, pour la ligne 1, c’est L’Eau de Montpellier (!), entre terre et mer. “Un vol d’hirondelles chargé de résines odorantes de la garrigue laissant place à une brume marine.” Terre (ligne 2), s’inspire “d’un humus vert et floral et des notes chaudes et amères de la réglisse”.

Eau (ligne 3) suscite des avis très contrastés : on aime ou on déteste ce parfum au sillage marin, entre mer et étangs, avec ozone et citron. Feu (ligne 4) est un accord pamplemousse-bergamote avec des notes d’encens “entre ombres et lumière”. Tous sont composés de matières naturelles et synthétiques pour respecter la réglementation, notamment sur les allergènes.

Source : Le tramway parfumé arrive à Montpellier et c’est une première mondiale !

Plateforme nationale de partage des données transport

transport.data.gouv.fr est la plateforme nationale de partage des données transport. Elle permet à la communauté des producteurs et des ré-utilisateurs de se rassembler, de dialoguer, de réfléchir ensemble à la montée en qualité des données transport et de construire les outils adéquats. Les agglomérations de Lille, Brest, Grenoble, Toulouse, Angers, Nancy, Saintes et Rennes ont rejoint à la fin du mois de janvier la communauté et ont déjà commencé à répondre aux questions des utilisateurs. En parallèle, le dernier OpenLab du 13 février a réuni plus de 25 producteurs et réutilisateurs, dont Mappy, Google, la SNCF, le Grand Nancy ou encore la Métropole Européenne de Lille

Remise du rapport du Conseil d’orientation des infrastructures “Mobilités du quotidien : répondre aux urgences et préparer l’avenir”

Le Gouvernement a installé en octobre 2017 le Conseil d’orientation des infrastructures, avec pour mission de lui proposer une stratégie pour la prochaine décennie en matière d’investissements dans les infrastructures de transports. Il est composé de 16 membres (parlementaires nationaux et européens, représentants des grandes associations de collectivités, experts).

Le rapport remis ce jeudi 1er février va permettre au Gouvernement de préparer le volet programmation et financement des infrastructures du projet de loi d’orientation des mobilités.

Cette nouvelle instance a entendu les parties prenantes de la mobilité, responsables politiques, entreprises, professionnels, ou associations d’usagers.

Le Conseil propose un programme de modernisation des infrastructures de l’État. Il s’est appuyé sur une évaluation multicritères mise au point par la commission Mobilité 21 et enrichie pour mieux tenir compte du niveau de maturité des projets à engager prioritairement. Chacun des projets et des programmes a fait l’objet d’un examen afin de prendre en compte l’urgence de leur réalisation et d’apprécier leur utilité socio-économique.

Les objectifs

Quatre priorités pour répondre à l’urgence

1 – Améliorer la qualité de service des réseaux, en assurer la pérennité et les moderniser;

2 – Développer la performance des transports en ville et y lutter contre la congestion routière et la pollution;

3 – Réduire les inégalités territoriales en assurant de meilleurs accès pour les villes moyennes et les territoires ruraux et tenir compte des besoins spécifiques des Outre-mer;

4 – Se doter d’infrastructures et de services de fret performants au service de l’économie française et transporter les marchandises sur le mode le plus pertinent.

Deux objectifs stratégiques pour préparer l’avenir

1 – Placer la France à la pointe de l’innovation, notamment pour assurer les transitions environnementales;

2 – Engager sans tarder les grands projets de liaison entre métropoles en commençant par les nœuds ferroviaires.

 

Les scénarios étudiés

Le Conseil a ordonné ses propositions autour de trois scénarios qui laissent au gouvernement et au Parlement les choix qu’ils jugent nécessaires pour assurer une cohérence avec les autres politiques publiques et pour assurer au pays les conditions d’une mobilité plus soutenable, performante et inclusive et garantir la qualité d’un réseau d’infrastructures contribuant à l’attractivité de la France.

Le scénario 1 est bâti pour ne pas nécessiter d’affecter des ressources supplémentaires significatives au secteur des transports. Il mobilise environ 48 Md€ en vingt ans pour l’AFITF. Il constitue l’extrapolation pour les années ultérieures de la trajectoire financière actée par le Gouvernement pour les années 2018- 2020 qu’il ne remet pas en cause (2,4 Md€ en 2018, 2,5 Md€ en 2019 et en 2020). A partir de 2021, le montant retenu est de 2,4 Md€/an, comme en 2018, soit 25 % environ au-dessus de la dépense de la période 2012-2016. Les priorités indispensables de restauration du patrimoine ne sont que partiellement satisfaites. Ce scénario offre peu de marges de manœuvre pour répondre aux enjeux de décongestion des nœuds ferroviaires. Il conduit à poursuivre, au moins pour cinq à dix ans, la pause décidée pour les grands projets. Ce faisant, en repoussant ces dépenses, il rend irréaliste une avancée substantielle de ces grands projets dans les vingt prochaines années et repousse autour de 2050 l’ambition de les avoir achevés.

Le scénario 2 est bâti pour permettre de satisfaire les priorités fixées par le Président de la République et nécessite d’affecter au secteur des transports des moyens supplémentaires significatifs. Il mobilise environ 60 Md€ en vingt ans pour l’AFITF. Il suppose d’affecter 600 M€ supplémentaires par an par rapport au scénario 1 dès 2019 et pour les vingt prochaines années, à partir de recettes existantes ou de recettes nouvelles créées à cette fin. Avec un montant de 3 Md€/an de dépenses AFITF, il se situe à presque 55 % au-dessus de la dépense de la période 2012-2016 et constitue donc un effort accru, conséquent et soutenu dans la durée. Il privilégie la mise en œuvre des priorités de restauration et de modernisation du patrimoine et d’amélioration des mobilités du quotidien pendant une dizaine d’années à un niveau d’ambition élevé qui s’inscrit en rupture des pratiques antérieures. Il permet d’avancer les premières phases des grands projets. Ces premières phases sont très utiles en elles-mêmes par exemple en réduisant la saturation des principaux nœuds ferroviaires au bénéfice de tous les usagers. Il prévoit ensuite que tous ces projets soient poursuivis de façon progressive.

Le scénario 3 correspond à l’accélération des projets du scénario 2 pour mieux répondre aux attentes des territoires. Il mobilise environ 80 Md€ en vingt ans pour l’AFITF. Il suppose un budget montant à 3,5 Md€/an à court terme (d’ici 2022), puis atteignant de façon stable 4,4 Md€/an durant les dix années suivantes puis 4 Md€/an ensuite. Cela suppose d’affecter dès 2019 1,1 Md€ supplémentaires par an par rapport au scénario 1 puis 2 Md€/an d’ici cinq ans, soit de doubler, et pendant au moins dix ans, la dépense par rapport à la période 2012-2016. Il permet la réalisation au plus tôt des projets en tenant compte des délais techniques et de procédures. La majorité du Conseil s’interroge sur la possibilité d’atteindre un tel niveau de dépenses dans le cadre financier et budgétaire que connaissent actuellement l’État et les collectivités territoriales appelées à co-financer environ à parité ces projets. Si les calendriers de certains projets tels qu’ils sont calés dans les scénarios 1 et 2 paraissent trop contraints, le scénario 3 éclaire les possibilités concrètes d’accélérer telle ou telle opération.

Source : Remise du rapport du Conseil d’orientation des infrastructures “Mobilités du quotidien : répondre aux urgences et préparer l’avenir” – Gart

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