La place des imaginaires de vitesse et de lenteur dans l’évolution des infrastructures de mobilité

En entrant par les enjeux de la vitesse ou de la lenteur, cette recherche interroge la manière dont la conception ou l’adaptation des infrastructures de mobilité traduisent un changement dans le rapport à l’espace-temps. L’originalité du travail est de donner toute son importance à la matérialité de ces transformations et de la situer dans un contexte particulier, celui de la ville et de l’agglomération bruxelloises. A l’interface entre urbanisme, architecture, études de mobilité, sciences sociales et philosophie esthétique, ce travail analyse les infrastructures de mobilité qui articulent fonctionnalité et esthétisation comme des environnements sensibles en constante évolution — aussi bien socialement, phénoménologiquement que matériellement. Ce travail a été récompensé par le prix Mobilithèse 2021

source : https://forumviesmobiles.org/jeunes-chercheurs/13691/la-place-des-imaginaires-de-vitesse-et-de-lenteur-dans-levolution-des-infrastructures-de-mobilite

Replica (Google) collecte des données de localisation mobile pour modéliser les déplacements urbains

Replica est la dernière-née du Sidewalk Labs, la division smart city de Google. L’entité formée il y a deux ans a annoncé jeudi 12 septembre 2019 avoir réalisé une première levée de fonds et devenir désormais une société à part entière. Son créneau ? Aider les entités publiques à mieux comprendre les déplacements des personnes et des biens.

Source : Replica (Google) collecte des données de localisation mobile pour modéliser les déplacements urbains

Comment le télétravail bouscule nos vies et envies

Pratique désormais courante pour une large part des actifs franciliens, le télétravail a transformé leur organisation quotidienne et modifié la relation qu’ils entretiennent avec leur logement, leur quartier et, plus largement, leur environnement. En brouillant les frontières, l’irruption du travail dans la sphère privée est venue renforcer leurs exigences vis-à-vis de la qualité du lieu de vie, jusqu’à réveiller des envies d’ailleurs et rendre possibles d’autres horizons résidentiels, tout en conservant leur emploi en Île-de-France.

Source : Comment le télétravail bouscule nos vies et envies

Préparer la transition mobilitaire : 100 réseaux de « métro » pour desservir la France – Notes de recherches

Pour pouvoir se passer véritablement de la voiture individuelle et répondre à l’urgence écologique, il faut sortir de l’impuissance politique de manière efficace et ordonnée. Pierre Helwig propose une réinvention radicale des mobilités en France en utilisant les infrastructures existantes pour développer les modes collectifs et actifs et en relançant activement l’aménagement du territoire pour réduire et rationaliser les déplacements. Il livre ainsi une feuille de route ambitieuse, crédible – et chiffrée ! – pour atteindre les objectifs français de décarbonation.

Source : Forum Vies Mobiles | Préparer la transition mobilitaire

Pistage dans le cyberespace – Technopolice

La généralisation de l’usage de la téléphonie mobile, du bornage par les antennes wi-fi et de la pratique de stockage dit « cloud » a fait émerger de nouvelles manières d’appréhender les déplacements dans l’espace public. De plus en plus répandues dans le contexte de la pandémie et d’une volonté affirmée de « gérer les foules », ces technologies participent aussi d’une surveillance généralisée des individus, souvent à des fins marchandes. En collectant massivement nos données privées dans certains espaces publics, ces dispositifs de surveillance − cartographiés par le collectif Technopolice − mettent à mal la protection de celles-ci. En outre, ils surdéterminent nos comportements, car si le pistage numérique aide à prédire les déplacements des foules, il permet aussi de les diriger sans qu’elles en aient conscience. En modifiant ainsi nos manières d’appréhender et d’habiter collectivement l’espace public, ces dispositifs ne présentent-ils pas un risque pour une approche véritablement émancipatrice de celui-ci ? Et si oui, comment en sortir ?

Source : Pistage dans le cyberespace – Technopolice

Rationner les déplacements carbonés : une alternative d’avenir à la taxe carbone ?

Ni les innovations technologiques (l’amélioration des moteurs, les voitures électriques, …), ni les incitations à utiliser des moyens de transport peu polluants (vélo, transports collectifs…) ne parviennent pour l’instant à faire baisser les émissions de CO2 des transports en France. Face à cette impasse, les politiques commencent à réfléchir à limiter la quantité de déplacements carbonés. Peut-on imaginer une politique de limitation des déplacements carbonés qui soit équitable ? Est-ce que plafonner directement la quantité de déplacements polluants dévolus à chaque Français pourrait être une alternative à la taxe carbone ?

Source : Rationner les déplacements carbonés : une alternative d’avenir à la taxe carbone ? | Forum Vies Mobiles – Préparer la transition mobilitaire

La loi Climat et résilience est promulguée

La loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets a été publiée au JO du 24 août 2021, après la censure par le Conseil constitutionnel de certains de ses articles.

Les 305 articles de cette loi sont répartis en 8 titres :

  • Titre IER : ATTEINDRE LES OBJECTIFS DE L’ACCORD DE PARIS ET DU PACTE VERT POUR L’EUROPE (Article 1) ;
  • Titre II : CONSOMMER (Articles 2 à 29) ;
  • Titre III : PRODUIRE ET TRAVAILLER (Articles 30 à 102) ;
  • Titre IV : SE DÉPLACER (Articles 103 à 147) ;
  • Titre V : SE LOGER (Articles 148 à 251) ;
  • Titre VI : SE NOURRIR (Articles 252 à 278) ;
  • Titre VII : RENFORCER LA PROTECTION JUDICIAIRE DE L’ENVIRONNEMENT (Articles 279 à 297) ;
  • Titre VIII : DISPOSITIONS RELATIVES À L’ÉVALUATION CLIMATIQUE ET ENVIRONNEMENTALE (Articles 298 à 305).

Source : La loi Climat et résilience est promulguée – Théo Norme

Voir aussi: dossier de presse et présentation.

 

Dossier – Covid-19, confinement et mobilité

La crise du Covid-19 représente un moment particulièrement fort pour analyser notre système d’hypermobilité et ses limites. Les mesures de confinement et leurs conséquences sur les déplacements révèlent à quel point nos modes de vie habituels sont dépendants de la possibilité de se déplacer vite, loin et souvent, à rebours des aspirations à vivre plus en proximité et à ralentir. Quel rôle a joué la mobilité dans l’ampleur de cette crise et les réponses qui lui ont été apportées ? Ce dossier, qui a vocation à être régulièrement actualisé, réunit l’ensemble des publications du Forum qui ont traité le sujet à ce jour.

L’enquête sur les modes de vie et les déplacements des français en période de confinement

Décrire et analyser les impacts sociaux – présents et futurs – des mesures de confinement sur les modes de vie et les déplacements des français est une étape incontournable pour comprendre les changements à l’œuvre. Menée auprès de 1 500 personnes représentatives de la population française, l’enquête du Forum Vies Mobiles montre que le confinement a permis de découvrir des modes de vie différents et qu’il a fait naître certaines aspirations à une modération des déplacements.

Enquête sur les modes de vie et les déplacements des français en période de confinement

Les analyses et tribunes du Forum Vies Mobiles

Les recherches menées par le Forum Vies Mobiles éclairent la perturbation des mobilités et des modes de vie due à la crise sanitaire. En France, le confinement a duré 56 jours et a profondément perturbé le déroulement habituel de nos activités, dans le temps et dans l’espace. La restriction des déplacements a révélé l’ampleur de la dépendance de nos modes de vie à la mobilité rapide, fréquente et longue distance. Cette hypermobilité, déjà au cœur de la crise climatique, est la source d’insatisfactions de plus en plus grandes : coûts, fatigue, désir de ralentissement, de vie en proximité…Le recul sur l’expérience individuelle et collective du confinement permet de nourrir les réflexions sur nos aspirations en termes de cadres et de rythmes de vie, pour penser le futur des déplacements.

Tribune du Forum Vies Mobiles : « La crise rend possible une réinvention radicale de nos mobilités », avril 2020

Analyse : « Le confinement agit comme un révélateur des limites de nos rythmes, modes et cadres de vie », mai 2020

L’approche critique de la recherche en sciences sociales

Les analyses critiques portant sur le système d’hypermobilité et ses effets ont pris une acuité particulière durant la période de confinement : la mobilité a été au cœur de la crise. Les notions de « contre-productivité » d’Ivan Illich et de « turbulence » de Tim Cresswell sont particulièrement utiles pour décrire les liens entre l’ampleur de la pandémie et les caractéristiques du système de transport moderne.

Alexandre Rigal, De la contre-productivité globale. La critique de la mobilité et la crise du coronavirus, avril 2020

Tim Cresswell, «La mobilité est à la fois le sang vital de la modernité et le virus qui menace de la détruire », mars 2020

Observer les phénomènes à l’œuvre et tirer des leçons pour le futur

Observer et documenter les conséquences de la crise sanitaire et du confinement permet de tirer certaines leçons de cet épisode planétaire. Jusqu’alors relativement marginale, la visio-communication a été adoptée avec une facilité déconcertante par la plupart d’entre nous durant le confinement (cette facilité elle-même faisant question). Elle semble pourtant le plus souvent pensée et utilisée comme un pis-aller, que l’on utiliserait surtout lorsque la co-présence ne peut pas être réalisée. Comment saisir, au-delà d’impressions subjectives, en quoi les interactions sont différentes dans les deux cas ? D’autre part, du moment où la visio-présence devient une alternative, elle nous interroge nécessairement sur nos pratiques de mobilité et nous invite à repenser les normes politiques qui régissent.nos interactions.

Christian Licoppe, Vidéo-communication, visiophonie et confinement, mai 2020

 


Le confinement en Inde a été le théâtre d’une catastrophe humanitaire qui aurait pu être évitée : plusieurs millions de personnes ont subitement quitté les villes pour rejoindre l’arrière-pays, parfois sans ressource ni moyen de transport. Ces travailleurs et leur famille, souvent assimilés à des migrants, partagent leur vie entre la ville, pourvoyeuse d’emploi, et le village d’origine, parfois à plus de mille kilomètres. Ils pratiquent une mobilité dans l’angle mort des statistiques, qu’il serait temps de reconnaître afin d’améliorer leurs conditions d’existence.

Matias Echanove et Rahul Srivastava, Un pied en ville, un pied au village : la mobilité invisible des travailleurs urbains en Inde, mai 2020

 


Les restrictions de déplacements qui ont accompagné le confinement en réponse à la pandémie de Covid-19, puis leur levée par étapes, ont permis d’expérimenter un certain nombre d’adaptations sociétales assez radicales. Greg Marsden réfléchit à ce que nous pouvons tirer de ces expériences pour comprendre la place des normes collectives dans la dynamique des transformations sociales, sous l’angle de la mobilité. Il soutient que, même si certaines adaptations présentent un fort potentiel dans la lutte contre le changement climatique, elles font face à de fortes résistances historiques et politiques qui peuvent en limiter les résultats. Au fur et à mesure que les événements se déroulent, il apparaît pourtant clairement que, pour faire évoluer les comportements, il est plus efficace de modifier les règles collectives que de se focaliser sur ce que chacun pourrait faire individuellement.

Greg Marsden, Covid-19 : Allons-nous vers une « nouvelle normalité » et faut-il s’en soucier ?, juillet 2020

Enquête sur les mobilités rurales en période de confinement

Le confinement et sa privation stricte de déplacement ont conduit de nombreux Français à vivre et s’organiser différemment, en particulier dans l’espace rural où la mobilité est une ressource cruciale. Cette enquête, qui s’inscrit dans un projet plus large, a visé à saisir l’impact de cette situation inédite. Comment les habitants des territoires ruraux ont-ils vécu la restriction des déplacements ? Le confinement a-t-il, comme cela a été le cas pour les citadins, favorisé l’émergence de nouvelles aspirations en termes de rythmes de vie et de mobilité ?

Aurore Flipo, Nicolas Senil, Enquête sur les mobilités rurales en période de confinement, juin 2020

Source : Dossier – Covid-19, confinement et mobilité | Forum Vies Mobiles – Préparer la transition mobilitaire

Municipales 2020 : pourquoi la piétonnisation des centres ne suffit pas

Alors que les écologistes ont enregistré des scores historiques lors du second tour des élections municipales de juin, la marche à pied va être un chantier important dans les prochains mois pour beaucoup de collectivités françaises dont les nouveaux élus ont fait campagne sur le sujet. Dans ce contexte, le Forum Vies Mobiles alerte sur la nécessité de ne pas s’arrêter à la pietonnisation des centres-villes pour faire de la marche un mode de déplacement à part entière. Il faut penser des continuités piétonnes à l’échelle des villes, des agglomérations et des métropoles. Le cas de la piétonnisation du centre de Bruxelles, qui a fait l’objet d’une recherche, est riche en enseignements.

Source : Municipales 2020 : pourquoi la piétonnisation des centres ne suffit pas | Forum Vies Mobiles – Préparer la transition mobilitaire

Quand les algorithmes prennent le métro

Vous êtes en vacances dans une métropole, et vous vous trouvez devant un plan de métro. Votre problème est le suivant : quel est l’itinéraire le plus court pour aller de la station de métro où vous vous trouvez, à celle où vous souhaitez aller ? Sans le savoir, vous vous trouvez face à un problème qui peut être facilement résolu par un algorithme : étant donné un plan de métro et deux stations A et B, trouver le chemin le plus court (en nombre de stations) qui va de A vers B.

Source : Quand les algorithmes prennent le métro

Le développement de la télémédecine pourrait avoir un impact insoupçonné sur les déplacements en Île-de-France

Chaque jour, deux millions de déplacements sont liés à des motifs de santé en Île-de-France. Alors que les téléconsultations ont explosé pendant le confinement, la massification de cette pratique en période post-crise pourrait entraîner une baisse de 300 000 à 500 000 déplacements quotidiens, majoritairement en voiture, dans la région.

Source : Le développement de la télémédecine pourrait avoir un impact insoupçonné sur les déplacements en Île-de-France

L’appropriation des temps de déplacement

L’appropriation des temps de déplacement est multiple et se développe à mesure que les budgets-temps de transport augmentent. Dans le choix du moyen de transport, la perception du temps de déplacement et le type d’activité déployée l’emportent sur la durée du trajet en elle-même, comme nous l’explique Stéphanie Vincent-Geslin.

Stéphanie Vincent-Geslin est docteure en sociologie de l’université Paris-Descartes, spécialiste des altermobilités et des usages innovants en mobilité. Associée fondatrice de Mobil’Homme, elle est également chargée d’enseignement à l’Institut d’Urbanisme de Lyon et chercheure associée au Laboratoire de Sociologie Urbaine de l’EPFL.

Source : L’appropriation des temps de déplacement | Forum Vies Mobiles – Préparer la transition mobilitaire

Les emplois se concentrent très progressivement sur le territoire, les déplacements domicile-travail augmentent

Entre 2006 et 2016, à l’échelle des intercommunalités (EPCI), les emplois ont tendance à se concentrer très progressivement sur le territoire, au profit de neuf métropoles dynamiques : Paris, Toulouse, Lyon, Nantes, Bordeaux, Montpellier, Marseille, Rennes et Lille. La concentration de l’emploi dans les grandes métropoles résulte uniquement de celle de la sphère productive, la répartition de la sphère présentielle créant une résistance à ce mouvement. Dans six de ces métropoles, cette croissance de l’emploi se diffuse aussi dans les EPCI alentour, principalement grâce au dynamisme des activités présentielles. Un tiers des actifs, soit 9 millions de personnes, ne travaillent pas dans leur intercommunalité de résidence ; ce taux de sortie atteint ou dépasse même 50 % dans la moitié des EPCI. Les déplacements domicile-travail se font essentiellement entre EPCI voisins. Entre 2006 et 2016, le nombre de navetteurs augmente, notamment entre espaces résidentiels et pôles économiques. Les métropoles du Grand Paris et du Grand Nancy se singularisent : le nombre de leurs habitants allant travailler à l’extérieur est stable depuis 2006, alors qu’il augmente d’au moins 0,4 % par an dans les autres métropoles.

Source : Les emplois se concentrent très progressivement sur le territoire, les déplacements domicile-travail augmentent – Insee Première – 1771

Le quotidien des Franciliens à travers leurs déplacements : une multitude d’agendas

Travail, études, activités et déplacements rythment le quotidien des Franciliens, dont l’organisation de la journée dépend de leur place dans le cycle de vie. Le lieu de résidence influe sur les modes de déplacement, peu sur les durées, à l’exception des étudiants, qui dépendent des transports en commun. Optimiser son temps en enchaînant les déplacements est surtout le lot des femmes actives. Aussi l’expression métro-boulot-dodo n’est plus appropriée pour qualifier la diversité des activités et des agendas journaliers franciliens. […]

Source : Le quotidien des Franciliens à travers leurs déplacements : une multitude d’agendas