Le QR code s’est imposé partout en France. Il l’est depuis longtemps dans les pays asiatiques. Imaginé par l’industrie automobile, il sert aujourd’hui à « contrôler les humains ». Retour sur l’histoire de cette technologie détournée.
Étiquette : autosurveillance
Pistage dans le cyberespace – Technopolice
La généralisation de l’usage de la téléphonie mobile, du bornage par les antennes wi-fi et de la pratique de stockage dit « cloud » a fait émerger de nouvelles manières d’appréhender les déplacements dans l’espace public. De plus en plus répandues dans le contexte de la pandémie et d’une volonté affirmée de « gérer les foules », ces technologies participent aussi d’une surveillance généralisée des individus, souvent à des fins marchandes. En collectant massivement nos données privées dans certains espaces publics, ces dispositifs de surveillance − cartographiés par le collectif Technopolice − mettent à mal la protection de celles-ci. En outre, ils surdéterminent nos comportements, car si le pistage numérique aide à prédire les déplacements des foules, il permet aussi de les diriger sans qu’elles en aient conscience. En modifiant ainsi nos manières d’appréhender et d’habiter collectivement l’espace public, ces dispositifs ne présentent-ils pas un risque pour une approche véritablement émancipatrice de celui-ci ? Et si oui, comment en sortir ?
Tramway de Nice : un logiciel pour détecter les humeurs
Nice a fait appel au logiciel créé par la jeune pousse Two-I afin de scanner les émotions des usagers du tramway. Objectif : détecter les individus potentiellement dangereux.
L’information a été dévoilée par Nice Matin. La ville de Nice aurait décidé d’expérimenter un système informatique capable de décoder les humeurs des usagers du tramway, et plus largement, des transports en commun. L’outil est fourni par Two-I, et serait déjà intégré aux caméras de surveillance reliées au centre de supervision urbain (CSU) de Nice.
Le dispositif, basé sur l’analyse vidéo, serait en mesure de lire plus de 10 000 visages en une seconde, écrit Nice Matin. Il en analyse les émotions et détecte les personnes extrêmement tendues par exemple.
“La cartographie émotionnelle en temps réel met en évidence des situations potentiellement problématiques voire dangereuses. Un déploiement dynamique des agents de sécurité dans une zone où la tension et le stress se font sentir, est souvent un moyen simple pour éviter tout débordement“, explique la jeune pousse Two-I sur son site internet.
Pour ceux qui s’inquiètent de la confidentialité de ces données, la start-up a affirmé qu’”aucune information personnelle ou privée” ne serait collectée.
Source : Tramway de Nice : un logiciel pour détecter les humeurs – Construction Cayola
Le pair, le réseau, le blockchain et le désir mimétique
Blablacar publiait récemment une étude montrant que le covoiturage conduit à des pratiques de conduite moins accidentogène qu’en étant seul dans sa voiture. Ce constat est vrai dans de nombreux domaines : par exemple, l’alimentation diffère entre les personnes qui mangent seules et celles qui mangent en groupe. L’autosurveillance de soi est modifié sous le regard des autres. En conséquence, la mise en réseau, favorisant la rencontre, comme le partage de biens et de services créent les conditions favorables à des changements de comportement individuel. Ce triptyque – Soi, objet désiré, médiateur – n’est pas nouveau, c’est la thèse centrale de René Girard sur le désir mimétique comme socle de nos sociétés.
Source : Le pair, le réseau, le blockchain et le désir mimétique
Et voir l’étude (bien que commandité par Blablacar).