La Défense lisse les pointes… avant de croître encore

Et si on changeait de point de vue ? Plutôt que de courir derrière une demande qui ne cesse de croître, faire en sorte que la demande diminue. Même à la marge, ça compte. La marge, ce n’est pas grand-chose, mais c’est ce qui fait qu’on passe. Ou pas. D’où l’initiative de Paris La Défense. L’établissement public d’aménagement et de gestion du quartier d’affaires, avec IDFM, la RATP, SNCF Transilien et, surtout, avec 14 entreprises représentant près de 50 000 salariés, rend possible des aménagements d’horaires de travail, afin de lisser les pointes. L’expérience repose sur des incitations individuelles, avec cumul de points et chèques cadeaux.

Car les transports de La Défense craquent. Et, comme Paris est en passe de l’emporter sur Francfort et Dublin pour devenir la première place financière d’après le Brexit, La Défense va croître encore. Et les transports craquer plus encore.

85 % de ceux qui travaillent dans le quartier d’affaires s’y rendent en transport public. Entre 8h30 et 9h30, 100 000 personnes arrivent par le bus, le tramway, le métro, le RER. L’hyperpointe du matin est terrible, la pointe du soir est plus étale. L’objectif, grâce au décalage des horaires de travail, mais aussi au développement d’espaces de coworking, à la pratique du télétravail, ou encore à des horaires de réunion concentrés entre 10h et 17h, c’est de diminuer de 5 à 10 % la pointe du matin. Soit 5 000 à 10 000 personnes de moins sur les 100 000.

Paris La Défense ne compte pas sur ce seul challenge pour émousser la pointe. Il s’agit aussi d’implanter cafés, restaurants ou commerces, pour que le quartier d’affaires soit, comme le souhaite Marie-Célie Guillaume, directrice générale de Paris La Défense, un peu plus « un lieu de vie », et qu’on puisse s’y attarder avant de s’en aller, ce qui jouerait au moins sur la pointe du soir.

Pour délester les transports, et particulièrement la station de métro Esplanade, Paris La Défense va donner de plus une place à la trottinette électrique, en implantant deux services au terminus de la ligne 1. L’établissement public veut aussi ménager une place au vélo, qui a du mal à trouver sa voie dans un quartier juché sur sa dalle.

Autant d’initiatives que soutient Valérie Pécresse. La Défense concentre les maux de la région mais c’est toute la région qui souffre. La fréquentation des RER croît de 3 % par an et la tendance n’est pas près de s’infléchir. La saturation quotidienne est loin d’affecter toute la journée. Alain Krakovitch, directeur général de Transilien, le rappelle : le taux moyen quotidien d’occupation des RER n’atteint pas 50 %. D’où l’intérêt considérable du lissage. Qui concerne le métro aussi. Au conseil régional, qui vient de s’implanter à Saint-Ouen, desservi par la célèbre ligne 13, 1 000 agents pratiquent le télétravail.

Pas sûr qu’à long terme toutes ces mesures suffisent. Ni même les nouvelles lignes de métro, ou de RER. Au-delà, Valérie Pécresse souhaite un « développement polycentrique » et que l’on rompe avec la logique urbaine du XXe siècle assignant une fonction à un territoire. Vivre près de son lieu de travail ? Vaste programme. La crise écologique et énergétique va contraindre à y penser. Pour l’instant, les déséquilibres est – ouest, logement – emploi, ne cessent de s’aggraver. Et le développement de La Défense en est précisément le symbole.

F. D.

Les entreprises signataires

Allianz, Axa, Centre commercial des Quatre-Temps, EDF, Engie, Ey, HSBC, Indigo, INLI, Primagaz, RTE, Saint-Gobain, Société Générale, Total, ont signé la Charte d’engagements réciproques pour le lissage des heures de pointe. Ces entreprises représentent près de 50 000 salariés dans le quartier de La Défense.

 

Oui mais quel bilan ?

En France, Rennes a montré la voie, en se fondant, selon un document du Bureau des temps de la ville, sur de premières expérimentations conduites à Poitiers et Montpellier La métropole bretonne, face à une hyperpointe dans le métro entre 7h40 et 8h du matin a organisé en 2012 une arrivée en deux vagues des étudiants à l’université Rennes 2 : l’une maintenue à 8h15, l’autre décalée à 8h30. Devant le succès, l’expérimentation a été reconduite sine die.

En Ile-de-France, La Plaine Saint-Denis a précédé La Défense. Menée en 2014, l’expérience a permis de gagner, selon Alain Krakovitch, 8 % de désaturation « sur la durée du challenge ». A l’issue de celui-ci, pouvant toucher jusqu’à 20 000 salariés, 73 % des personnes concernées estimaient possible de déplacer leurs horaires de 15 minutes, et même 56 % envisageaient de les déplacer de 30 minutes. Les bénéfices d’une telle mesure sont réels, mais on se demande pourquoi le « challenge », ne débouche pas sur une généralisation.

Sur le papier, pourtant, l’argumentation est forte. Bénédicte Tilloy, patronne de Transilien il y a cinq ans, expliquait déjà : « Il suffirait qu’une petite partie des voyageurs décale leur voyage de 15 à 30 minutes pour que la qualité de service s’améliore sensiblement ». Le diagnostic était déjà établi : « La moitié des salariés de l’Ile-de-France travaille à Paris », soulignait-elle. Et, en dehors de l’hyperpointe (7h30-9h et 17h-18h30) où les taux de charge de trains atteignent 150 à 200 %, ils enregistraient un taux d’occupation de 40 % en moyenne le reste de la journée. Le Stif était séduit par un aménagement du temps, le Medef d’Ile-de-France se disait prêt à discuter, sous certaines conditions. On parlait de « win-win ».

Avant le lancement de l’expérimentation à Plaine-Commune, Guillaume Pepy en avait fait la promotion, lors de la première séance du Club ville Rail & Transports. Des années après, lorsque nous lui avions posé la question du bilan, le président du directoire de la SNCF avait répondu d’un laconique : « On n’est pas en Union soviétique ». On ne change pas les usages par décret. Mais il n’est pas impossible qu’en cinq ans, entre La Plaine et La Défense, les mœurs aient sur ce point évolué. La Défense, qui n’est pas à notre connaissance un pays de l’Est, pourrait apporter la preuve de la maturité du dispositif.

Source : La Défense lisse les pointes… avant de croître encore

Une nouvelle navette autonome testée sur un campus à Lille

La Métropole Européenne de Lille (MEL) a lancé le 17 décembre une expérimentation de navette autonome sur le campus de l’Université de Lille à Villeneuve-d’Ascq qui accueille 20 000 étudiants et 1 600 chercheurs. Le service, qui va être testé pendant un an, fait partie des projets proposés par le consortium SAM dans sa réponse à l’appel à projets Evra (Expérimentation de véhicules routiers autonomes).

« La navette autonome, accessible gratuitement pendant toute la durée de l’expérimentation, emprunte la même route que les automobilistes et est amenée à croiser vélos et piétons », souligne la MEL qui finance le projet à hauteur de 760 000 euros. « La navette traverse également, et c’est une première française, un rond-point sans aucune assistance externe », ajoute-t-elle.

C’est une navette électrique Navya avec ses 15 places qui dessert un trajet de 1,4 km comportant quatre arrêts et connecté aux deux extrémités à des stations de métro. Elle passe avec une fréquence de 10 minutes en heures de pointe et vingt minutes en heures creuses.

Keolis, l’exploitant du réseau lillois, explique que « sur les campus universitaires, zones moins bien desservies par les transports en commun, les navettes autonomes sont une solution de mobilité efficace, propre, adaptée aux attentes du public. Elles permettent de répondre à la problématique du premier et dernier kilomètre en connectant les différents lieux stratégiques de l’université aux réseaux de transport public existants ».

Source : Une nouvelle navette autonome testée sur un campus à Lille – Ville, Rail et Transports

Bénéfices sanitaires attendus d’une zone à faible émissions, Évaluation quantitative d’impact sanitaire prospective pour l’agglomération parisienne

Parmi les dispositifs de lutte contre la pollution atmosphérique, les zones à faibles émissions, qui s’appuient en France sur la classification Crit’air, ont déjà montré leur efficacité dans plusieurs grandes agglomérations européennes. Pour accompagner au mieux leur dimensionnement et leur déploiement, l’ORS Île-de-France a développé, avec Airparif et Santé publique France, une approche innovante d’évaluation prospective de leurs impacts sanitaires. Cette étude compare différents scénarios de ZFE et illustre la gamme des bénéfices sanitaires potentiels.
•  Quel que soit le scénario étudié, la mise en œuvre de la ZFE produirait des bénéfices sanitaires en matière de réduction du nombre de décès et de pathologies chroniques, notamment chez les enfants ;
• L’élargissement du périmètre de la ZFE parisienne à l’A86 amplifierait le bénéfice sanitaire attendu de même que le renforcement du niveau de restriction de circulation (interdiction d’un niveau Crit’air supplémentaire). Il apparait que le paramètre « périmètre » est au moins aussi déterminant que le paramètre « Crit’air »;
• Cette évaluation montre aussi que les bénéfices s’étendraient au-delà du périmètre de la ZFE et que le périmètre le plus large favoriserait l’équité sociale;
• Ce travail propose un cadre méthodologique de quantification des bénéfices sanitaires attendus, applicable à d’autres mesures.

Source : Bénéfices sanitaires attendus d’une zone à faible émissions, Évaluation quantitative d’impact sanitaire prospective pour l’agglomération parisienne – Observatoire régional de santé Île-de-France

De Lyon à Cupertino, l’essor des navettes autonomes

Dès le mois de janvier prochain, la navette Mia circulera dans la ZAC des Gaulnes à Jonage, dans l’est lyonnais. Pourquoi en parler ? Parce qu’il s’agit d’un véhicule autonome, qui évoluera sur route ouverte, dans le cadre d’un partenariat public-privé. Un nouveau déploiement qui montre l’essor des navettes autonomes, et pas seulement dans la Silicon Valley.

La navette autonome Mia. Image Eiffage.

Mia, pour « mobilité intelligente autonome », est née des besoins du groupe Eiffage. Pour rejoindre les locaux de la filiale Énergie Systèmes dans la ZAC des Gaulnes, les salariés doivent marcher 1,2 km depuis le terminus de la ligne 3 du tramway, le long d’une « voie » monotone. Ce cadre, ouvert mais relativement contrôlé, se prête particulièrement au déploiement d’une navette autonome.

Entouré de Berthelet, un groupe de transport local qui se réinvente en fournisseur de solutions de mobilités, et de Navya, concepteur lyonnais de véhicules autonomes, Eiffage a formé un groupement public-privé. Le Serl, chargé de la valorisation de la zone d’activité, la Métropole de Lyon, qui a consacré 180 000 € à l’aménagement de la voirie, et le Sytral, l’autorité organisatrice des transports de la région lyonnaise, sont partenaires de l’opération.

De gauche à droite : Christophe Pinel (Eiffage), Jean-Luc Da Passano (Serl), Fouziya Bouzerda (Sytral), Olivier Malaval (Eiffage), et Aurélien Berthelet (Berthelet), lors de la présentation de la navette sur le salon Pollutec. L’expérimentation coûtera un peu moins d’un demi-million d’euros sur deux ans, un coût assumé par les acteurs privés. Image MacGeneration.

Lyon avait déjà été témoin de « la première mondiale », pour reprendre les mots de Fouziya Bouzerda, présidente du Sytral. Une paire de navettes Navya est déployée dans le quartier de la Confluence, sur une distance très réduite, une expérimentation reconduite cette année. Une troisième navette devrait desservir le Parc Olympique lyonnais, en s’articulant avec les moyens de transport existant.

Car il s’agit de « prendre le relais du transport public », explique Olivier Malaval, directeur régional d’Eiffage Énergie Systèmes. Le Sytral veut tester différents moyens de résoudre l’épineuse question du premier (du départ au premier transport public) et du dernier (du dernier transport public à la destination) kilomètre, « un enjeu majeur pour la mobilité urbaine. »

En l’état du cadre légal, un opérateur doit être présent à bord de la navette, qui communique avec la voirie. « Lorsque Mia approche du carrefour, explique Olivier Malaval,  les feux de signalisation sont prévenus et la navette devient prioritaire. » À l’issue de ce premier test grandeur nature, dans deux ans, le directeur régional espère que les navettes pourront communiquer entre elles pour régler la circulation.

De la même manière, alors que la batterie lithium fer phosphate de 33 kWh de la navette est aujourd’hui rechargée avec une borne traditionnelle1, elle pourra demain l’être par un abri photovoltaïque. Elle effectuera 40 à 50 rotations par jour, aux heures de pointe et à midi, avec 15 passagers à son bord. Avec une vitesse de pointe de 17 km/h, elle divisera par trois le temps de trajet des salariés, mais sera « ouverte à tous et gratuite », précise Eiffage.

Mia n’est que l’un des nombreux déploiements de la plateforme Autonom Shuttle de Navya. Ce gros cube de 4,75 m de long et 2,65 de haut est bardé de capteurs : deux lidars 360° et six lidars 180° pour cartographier l’environnement, une caméra à l’avant et une autre à l’arrière pour repérer les panneaux de signalisation et les obstacles, un capteur odométrique et une cellule inertielle pour confirmer la position du véhicule, et bien sûr une antenne GPS.

L’un des lidars de la navette. Image Eiffage.

La même navette roule sur le parvis de la Défense depuis le mois de juillet, dans le Michigan et à Las Vegas, ou encore en Suisse. Des déploiements parfois motivés par les opérateurs de transport public, mais plus souvent encore par les institutions et les entreprises. À Rennes, à Singapour, à Hong Kong ou en Australie, ces navettes circulent sur des campus universitaires. À Dunkerque, Berthelet opère le réseau privé du site mondial de formation de Total.

On retrouve le même mélange d’intérêt public et de volonté privée aux États-Unis et particulièrement dans la Silicon Valley, où les grands employeurs du secteur informatique planchent tous, d’une manière ou d’une autre, sur le sujet. Apple travaille ainsi sur sa propre navette autonome, qui améliorerait la desserte de ses différentes installations tout en lui permettant d’éprouver les technologies, à partir d’un van aux dimensions assez similaires à celles de la navette de Navya.


  1. Rappelons qu’Eiffage Energie a installé des centaines de bornes de recharge à travers la France, ainsi que huit superchargeurs Tesla en 2016. ↩︎

Source : De Lyon à Cupertino, l’essor des navettes autonomes | MacGeneration

remove.bg : détourer une image n’a jamais été aussi facile

Vous vous souvenez des cours d’informatique où vous détouriez péniblement des images avec le lasso magnétique ? C’est de l’histoire ancienne avec remove.bg, une web app qui supprime automatiquement et en quelques secondes l’arrière-plan des images que vous lui soumettez.

Source : remove.bg : détourer une image n’a jamais été aussi facile | MacGeneration

En floutant des images, des services de cartographie en ligne révèlent des installations secrètes, comme des bases qui hébergent des missiles

Vous voulez savoir comment susciter la curiosité d’un analyste en imagerie par satellite ? Il vous suffit de flouter des images.
Google Earth le fait parfois à la demande de gouvernements qui souhaitent garder les yeux indiscrets à l’écart de certains de leurs sites militaires ou politiques les plus sensibles. Vous vous souvenez probablement de l’évasion de Rédoine Faïd, le 1er juillet ; la prison de Réau, de laquelle il s’est échappé en hélicoptère, ainsi que le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, où il est actuellement écroué, n’étaient pas floutés sur l’outil de cartographie de Google.

Après cette spectaculaire évasion, le ministère de la Justice a engagé le dialogue dès le 31 juillet avec Google pour brouiller les pistes et mieux dissimuler ces établissements sensibles. Le 9 octobre, interviewée sur RTL, Nicole Belloubet a fait part de son mécontentement. « Il n’est pas normal que les établissements sécurisés comme des prisons se retrouvent sur Internet », a tranché la Garde des Sceaux. Sur 67 prisons, 49 pouvaient encore être survolées, d’après L’Express. Par courrier, Google a entre-temps assuré remédier au problème d’ici la fin de l’année.

De la même manière, une ancienne loi néerlandaise obligeait les entreprises néerlandaises à brouiller leurs images satellites d’installations militaires et royales.

Cette tendance à brouiller les images satellites suscite plutôt l’intérêt. En effet, une entreprise russe de cartographie en ligne a tenté de dissimuler des bases militaires étrangères. Ce faisant, elle a accidentellement confirmé leurs emplacements, dont beaucoup étaient tenues secrets.

Yandex Maps, le premier service de cartes en ligne de Russie, a brouillé les emplacements précis des bases militaires turques et israéliennes, en indiquant précisément leur emplacement. Les bases hébergent des sites de missiles sol-air sensibles et des installations hébergeant des armes nucléaires.

Selon la Fédération des scientifiques américains, Yandex Maps a flouté « plus de 300 bâtiments, aérodromes, ports, bunkers, sites de stockage, bases, casernes, installations nucléaires et bâtiments distincts » dans les deux pays. Certaines de ces installations étaient bien connues, mais d’autres non. Non seulement Yandex a confirmé leur emplacement, mais le flou révèle également leur taille et leur forme exactes.

Ce floutage est presque certainement le résultat de demandes d’Israël et de la Turquie; Il semble très improbable qu’une entreprise russe entreprenne de son propre chef une tâche aussi longue. Heureusement (du point de vue de l’OSINT – Open Source Intelligence, il s’agit d’un renseignement obtenu par une source d’information publique -), cela a eu pour effet involontaire de révéler l’emplacement et le périmètre exact de chaque installation militaire importante dans les deux pays, si vous êtes assez curieux pour parcourir toute la carte à la recherche de taches floues. La correspondance des sites flous avec des images non floues (bien que dégradées) disponibles via Google Earth constitue une méthode de « basculement et de repère » dans laquelle un jeu de données est utilisé pour documenter une analyse plus détaillée d’un deuxième jeu de données.

Depuis des années, les services de cartographie en ligne ont brouillé les zones sensibles en réponse aux demandes du gouvernement. Cela signifie souvent que l’on doit réduire la résolution de zones entières pour s’assurer qu’une installation secrète ne se démarque pas. Une autre raison de réduire la résolution : la loi fédérale oblige les services de cartographie américains à ne pas montrer à Israël plus de détails que ceux disponibles avec des images satellitaires commerciales, ce qui donne une résolution de deux mètres pour l’ensemble du pays. Ce n’est pas génial pour ceux qui aiment jouer à Virtual Tour, mais cela aide à garder le pays en sécurité.

Le floutage très spécifique de Yandex révèle l’emplacement de plusieurs installations sensibles, de bases militaires turques, d’installations nucléaires israéliennes et de batteries de missiles Patriot israéliens. Les installations en Turquie se démarquent vraiment, car tout le pays est disponible en haute résolution. La base aérienne d’Incirlik, utilisée par les États-Unis et abritant des armes nucléaires tactiques B61, est repérée par un gros flou. Une personne avisée pourrait alors utiliser des images non floutées d’Incirlik pour définir les paramètres physiques exacts de la base.

Yandex a probablement été invité à brouiller ces lieux par les gouvernements israélien et turc. Cependant, la manière dont il a choisi de protéger ces lieux les a rendus moins sûrs en les attirant l’attention dans un forum très public. La prochaine fois, Yandex pourrait envisager de réduire simplement la résolution globale de ses cartes.

Source : FAS

Source : En floutant des images, des services de cartographie en ligne révèlent des installations secrètes, comme des bases qui hébergent des missiles

Les assises du covoiturage, et après ?

240 participants et 40 intervenants, lors de la journée du 9 novembre  ! Une journée de débats sur le covoiturage “courte-distance” qui a débouché sur des pistes de réflexions à travailler : nouveaux modèles économiques, de gouvernance, nouveaux formats techniques…

Les Assises ont permis de donner la parole à tous les acteurs du covoiturage qu’ils soient privés ou publics, et ont démontré la diversité des usages, des pratiques et des formats du covoiturage courte-distance : il n’y a plus UN covoiturage, mais DES covoiturages et de multiples niches et formats sont investis !

Autre sujet abordé : recherche modèle économique désespérément ! Car si  de nombreux modèles existent, lucratifs, associatifs, collaboratifs ou publics… ils ne sont pas encore rentables et peinent à atteindre la masse critique tant convoitée. Face à ces difficultés, plusieurs pistes de solutions ont été évoquées et en particulier des modèles s’appuyant sur les entreprises, les aides publiques ou une reconnaissance du covoiturage comme un transport en commun à part entière.

Cela conduit à l’émergence de nouveaux modèles de gouvernance public-privé qui peuvent prendre diverses formes : un laisser-faire organisé, la contractualisation entre un ou des opérateurs et la collectivité, une plateforme de plateformes telle celle existant en Ile de France, un partenariat entre collectivités comme avec le projet Ouest Go ou encore une réelle intégration du covoiturage comme service publique avec un engagement fort de la collectivité en ce sens.

Face à ces questionnements la technologie apporte des réponses au fort potentiel. On voit ainsi apparaître des modèles basés sur des algorithmes en open-source, qui semblent très intéressants à prospecter. La question de la preuve de covoiturage est également centrale, tant en matière de gouvernance que de modèle économique, et des solutions techniques se développent pour trouver la solution qui fera mouche. Cependant, bien que la technologie joue un rôle central dans de nombreuses plateformes, beaucoup d’opérateurs s’accordent pour dire que le covoiturage de demain ne reposera pas essentiellement sur elle. Les opérateurs font d’ailleurs preuve d’une grande créativité dans les techniques utilisées pour massifier la pratique du covoiturage, et nombre d’entre elles ne reposent pas sur la technologie mais sur l’animation, l’accompagnement, l’incitation .

Le covoiturage de courte-distance de demain émergera de l’ensemble de ces tentatives, plus ou moins fructueuses mais toujours créatives et mettant au service de cette pratique tous les moyens qu’il puisse exister pour l’ancrer dans les usages.

Les actes complets de cette journée seront prochainement disponibles, mais vous pouvez déjà retrouver toutes les présentations des intervenants en ligne

vous pouvez également lire la synthèse de la journée 

APcovoit synthese (PDF 60.63 ko)

La mobilité de demain – Qu’est-ce qu’on fait ?

Se déplacer fait partie intégrante de notre vie sociale et professionnelle. À tel point que tout notre environnement est structuré autour des transports.

Plus d’1 milliard de voitures circulent sur Terre depuis 2010 ! C’est énorme.
Cette agitation à l’échelle planétaire est-elle tenable ? Si non, comment nous déplacer demain ?!

Source : La mobilité de demain – Qu’est-ce qu’on fait ? Infographie en partenariat avec l’ADEME

Le permis de construire du centre d’essais Hyperloop à Droux en Haute-Vienne est signé

La maire de Droux, en Haute-Vienne, a autorisé vendredi dernier la construction du premier centre français d’essais pour l’Hyperloop, a révélé hier le quotidien Le Populaire du Centre. Il s’agit d’un système de transport de marchandises et de voyageurs par le biais de capsules propulsées dans des tubes à des vitesses comprises entre 600 et 1 000 km/h. Le projet de Droux, porté par l’entreprise canadienne Transpod, prévoit la construction d’une piste de trois kilomètres de long. Le chantier doit débuter au printemps et les tests durer de trois à cinq ans, a précisé à Brief.me le patron de Transpod, Sébastien Gendron. Dans une interview aux Échos en septembre, il décrivait l’Hyperloop comme un système qui « consiste à mettre des véhicules dans un tube dans lequel on baisse la pression atmosphérique pour s’affranchir des frottements aérodynamiques et permettre à ces véhicules d’atteindre des vitesses similaires à celle de l’avion avec des systèmes de propulsion et de lévitation magnétiques ».

Plus d’infos : Le permis de construire du centre d’essais Hyperloop à Droux en Haute-Vienne est signé – Droux (87190) – Le Populaire du Centre

Mi-bus, mi-tramway, ce véhicule électrique part à la conquête des villes moyennes

Les agglomérations d’Amiens (Somme) et de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) s’équipent de bus articulés 100% électrique. Se rechargeant en mode rapide sur leur parcours, au terminus et au dépôt, ils offrent une alternative au tramway classique à un coût plus abordable.

À Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) le “Tram’bus” qui circulera en septembre 2019 dans l’agglomération “Communauté pays basque” a attiré les curieux. Il a fait sa première sortie publique lors de sa présentation à la population durant la première quinzaine de novembre et la foule était au rendez-vous. Plus que pour la première apparition d’un bus classique.

Et pour cause. Le design de ce moyen de transport 100% électrique est proche de celui d’un tramway. Mais il n’a besoin ni de rails ni de caténaires pour circuler puisqu’il roulera avec ses pneus sur des voies dédiées, garantissant à ses utilisateurs une vitesse minimale appréciable et une fréquence régulière et prévisible de ses passages. Son coût de revient serait trois fois moins élevé que celui d’un tramway, affirme la collectivité basque pour justifier son choix.

L’investissement pour la création des deux futures lignes de bus électriques totalisant 25,2 km dans cette agglomération de plus de 120.000 habitants, est de 168 millions d’euros.

Les batteries lithium-ion des bus seront rechargées à chaque terminus par des infrastructures dédiées (en 5 minutes) également fournies par Irizar. Un pantographe, sorte de bras articulé niché sur le toit, connectera le bus au système de charge. Une recharge lente sera également assurée la nuit, au dépôt où stationneront les bus électriques.

C’est également en 2019 qu’apparaîtront dans l’agglomération d’Amiens des bus électriques articulés de même conception, fournis par la même firme espagnole Irizar. La collectivité en a commandé 43 exemplaires. Ils formeront la future flotte desservant quatre lignes totalisant 48 km au total. Les deux premiers exemplaires ont été livrés début novembre 2018.

Cet investissement remplace le projet de tramway classique sur voie ferrée abandonné en 2014 à la suite d’un changement de majorité municipale à Amiens. Les bus électriques à recharge rapide proposeront aussi une alternative aux bus classiques grâce à la création de voies en site propre.

Comme leurs homologues du pays basque français, les bus amiénois rechargeront leurs batteries à la fin ou au début de chaque ligne, grâce à un mode de charge rapide ne nécessitant pas plus de cinq minutes.

La dernière ville en date à s’être équipée de tels engins est Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). La deuxième ville du département a acheté 15 bus électriques de 12 mètres de long (non articulés), tous conçus par Irizar, à la capacité limitée de 22 places assises et 56 debout. Leur mise en service est prévue en septembre 2019 sur une ligne longue de 7,2 km. et tout laisse à penser qu’elle ne sera pas la dernière.

Source : Mi-bus, mi-tramway, ce véhicule électrique part à la conquête des villes moyennes

Systra Canada concevra le tramway du Québec

Le projet de tramway au Québec commence à prendre forme. Un document officiel a été déposé au gouvernement et une entreprise a été désignée pour assurer la conception et le déploiement du tramway.

Selon les informations de Lapresse.ca, la ville de Québec a déposé un premier document officiel au gouvernement egault contenant plusieurs informations techniques et financières sur le projet de 3 milliards de dollars canadiens. Charge au gouvernement du Québec de porter le projet auprès du gouvernement fédéral. Le financement est en tout cas assuré pour une mise en service en 2026.

Autre étape d’importance, à l’issue d’un appel d’offres, la ligne de tramway de 23,5 km sera conçue et déployée par Systra Canada, filiale détenue par la SNCF et la RATP eN France. Reste à désigner le groupement constructeur.

Source : Systra Canada concevra le tramway du Québec – Construction Cayola

Le train de fret à grande vitesse se lance en Italie

Le train de fret à grande vitesse italien Mercitalia Fast est entré en service dans la nuit du 7 au 8 novembre. Représentant une première mondiale dans son domaine (si l’on exclut feu le TGV postal), ce train géré par Mercitalia, le pôle fret des FS, relie le terminal de Maddaloni-Marcianise (à Caserte, au nord de Naples) à l’interport de Bologne… avec retour dans la foulée. Cette relation entre le sud et le nord de l’Italie est assurée chaque nuit du lundi au vendredi en 3 heures 30 et devrait être suivie par d’autres relations entre les terminaux connectés « au réseau ferré à grande vitesse ou à grande capacité ». Le premier voyage s’est payé le luxe de partir et d’arriver en avance, faisant ainsi mentir la mauvaise réputation des trains italiens !

Composé de 12 caisses encadrées par deux motrices à grande vitesse ERT 500, ce premier Mercitalia Fast transporte autant de marchandises que 18 camions TIR. L’objectif fixé pour ce train est de soulager l’autoroute A1, qu’il longe sur 550 km, de 9 000 camions par an. A bord du train, les marchandises sont transportées en conteneurs roulants, permettant d’assurer des chargements et déchargements rapides.

Source : Le train de fret à grande vitesse se lance en Italie – Ville, Rail et Transports

Keolis lance un nouveau service de mobilité partagée à Bordeaux

Comment mieux desservir les zones peu denses? Pour répondre à cette question, Keolis a lancé le 7 novembre un nouveau service de mobilité partagé et à la demande, baptisé KE’OP, dans trois communes de l‘ouest bordelais, soit une zone d’environ 50 km2 incluant le campus universitaire, l’aéroport et des hôpitaux. “Il permet également des connexions au réseau de transport commun de la métropole, notamment avec les lignes de tram A et B”, souligne l’opérateur de transport public.

Une application permet aux voyageurs de réserver leur trajet à l’avance ou à la dernière minute, du lundi au samedi de 6h à 21h, au tarif unique de 5 euros quelle que soit la distance. En réponse, l’appli propose une adresse de prise en charge proche du lieu où se situe l’utilisateur qui devra de ce fait marcher un peu pour rejoindre l’un des dix Van Classe V Mercedes-Benz qui assurent le service.

Pour mettre au point ce service, Keolis explique s’être appuyé sur son partenariat avec la start-up Via, qui a développé l’appli et “a déjà mis en service avec succès des solutions similaires en Australie et, plus récemment, aux Etats-Unis”. L’opérateur va subventionner pendant 18 mois ce service qui ne peut, avec ce tarif, être rentable. Il espère démontrer sa pertinence aux collectivités désireuses de mieux desservir les zones moyennement denses qui ne justifient pas la mise en place de lignes régulières plus onéreuses.

Source : Keolis lance un nouveau service de mobilité partagée à Bordeaux

De plus en plus de tunnels ferroviaires connectés au haut débit

Depuis 2017, quelque 59 km de tunnels de lignes à grande vitesse ou de zone à forte densité de circulation ont déjà été équipés en 3G et 4G. C’est le cas de la Ligne C du RER parisien, dont l’intégralité des 18 km de tunnel dans Paris, rive droite et rive gauche, est couverte, du réseau Les Mercières (1,2 km) à Lyon, ou encore des tunnels des LGV Sud-Est, Est européenne et Atlantique.

La SNCF annonce pour la fin de l’année 2018 un objectif de 65 km connectés, comprenant 70 % des tunnels des lignes à grande vitesse. Trois chantiers sont prioritaires : la ligne N sur les quais de la gare Montparnasse, les interconnexions LGV Sud-Est Marne-la-Vallée/Chessy et Roissy-Charles-de-Gaulle/LGV. Et à la fin de l’année 2019, les voyageurs pourront surfer sur Internet dans l’ensemble des tunnels des LGV et des tunnels parisiens.

L’enjeu est d’importance : qu’ils soient dans un TGV, dans un Transilien ou qu’ils empruntent le RER quotidiennement, les voyageurs réclament une connexion fluide et permanente, afin de pouvoir travailler, surfer sur les réseaux sociaux, ou, pourquoi pas, regarder un film en streaming. Autre avantage pour les abonnés aux alertes push de l’App SNCF : une couverture fluide permet d’être informé en temps réel des aléas de la circulation. Cette demande forte a conduit SNCF et Transilien à se fixer un autre objectif ambitieux : 90 % de l’ensemble des trajets connectés d’ici 2020.

Pour autant, cette connectivité ne se résume pas au seul confort du client. Elle profite aussi aux agents qui travaillent dans les tunnels et sur les quais de gares souterraines jour et nuit. Ces échanges en temps réels font gagner en productivité les opérations de maintenance, les chantiers de modernisation du réseau ferré dans les tunnels, et améliorent ainsi le service SNCF.

Les objectifs que s’est fixés la SNCF sont réalisables grâce à la coopération avec les quatre opérateurs, qui agissent à l’extérieur du domaine ferroviaire. Free, Orange, Bouygues Telecom et SFR se sont en effet engagés en janvier dernier, auprès du gouvernement et de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), à supprimer toutes les zones blanches (ces zones qui ne sont couvertes par aucun opérateur mobile), y compris dans les tunnels ferroviaires. « La partie opérateurs se situe à l’extérieur du domaine ferroviaire, jusqu’au local technique de SNCF Réseau dans lequel ils installent leurs baies télécoms, précise Nicolas Cussac, directeur du projet Réseaux mobiles publiques à SNCF Réseau. A charge pour eux de relier, via la fibre optique, leur réseau à leur propre équipement dans le local technique. Les baies sont ensuite connectées au master optique de SNCF Réseau, qui concentre l’ensemble des émissions provenant des opérateurs. » C’est ici que commence la prise en charge par SNCF Réseau. « Une fibre optique raccorde le master optique aux répéteurs. Implantés dans les tunnels tous les 400 mètres, ils alimentent les antennes placées en voûte, qui permettent la connectivité. » Un équipement coûteux, qui nécessite des travaux d’installation menés la nuit, avec Axians Rail et Synerail, partenaires de SNCF Réseaux. Grâce à cet équipement, les voyageurs peuvent rester connectés, sans discontinuer, dans les trains. Reste à identifier le coût énergétique d’un tel confort…

Source : De plus en plus de tunnels ferroviaires connectés au haut débit – Ville, Rail et Transports

Paris s’organise face à l’afflux de trottinettes électriques

Face à l’accélération de l’usage des trottinettes et des deux roues en libre service et sans station, les élus commencent à réagir. Après Toulouse qui impose aux opérateurs de vélos, scooters ou trottinettes en free-floating de signer une charte prévoyant un déploiement progressif après une phase de test et de payer une redevance annuelle, Paris commence à édicter ses propres règles. La mairie annonce notamment qu’elle se réserve le droit de verbaliser les trottinettes électriques circulant sur les trottoirs afin d’assurer la sécurité des piétons. Elle est également prête à verbaliser le stationnement gênant et à les envoyer à la fourrière.

Dans le même temps, l’Hôtel de Ville va réfléchir à la création « maillée » d’espaces de stationnement qui soient réservés aux vélos et trottinettes électriques. Ils prendront la forme de places identifiées et marquées au sol comme cela est actuellement expérimenté dans les IIe et IVe arrondissements.

Paris veut aussi que chaque opérateur de trottinettes en free-floating signe une charte avant tout déploiement. Enfin, la Ville veut lancer un débat sur la question de la redevance d’occupation du domaine public dans le cadre de la future loi d’orientation des mobilités attendue l’année prochaine devant le Parlement.

Source : Paris s’organise face à l’afflux de trottinettes électriques – Ville, Rail et Transports

L’urbanisme tactique

Des interventions temporaires et à faible coût dans les quartiers ont été très efficaces pour rendre les rues et les places plus agréables à vivre en quelques jours ou quelques semaines. Le terme générique très attrayant d’ « urbanisme tactique » a été inventé en Amérique du Nord – et il est de plus en plus utilisé. Souvent, ces tactiques partent de la base – comme des actions un peu subversives et initiées par des citoyens locaux ou d’autres activistes. De plus en plus, elles sont également utilisées par les planificateurs et les municipalités pour tester de nouvelles approches et obtenir des résultats visibles très rapidement.

Au cours de la dernière décennie, l’urbanisme tactique est devenu un mouvement international, entraînant un profond changement dans la façon dont les collectivités conçoivent l’élaboration et la réalisation des projets. Regardez cette video attrayante avec des exemples de Boston, Vancouver, Rotterdam et plus encore.

Mike Lydon du Street Plans Collaborative a dit : ” le but n’est pas simplement de faire un projet cool qui sera gardé par la ville ou rejeté, mais de faire quelque chose – même quelque chose de temporaire – qui va changer la façon dont un lieu fonctionne et est perçu. Et une fois que ce changement aura été effectué, il faudra trouver comment le reproduire ultérieurement ou le rendre permanent “.

Des guides d’urbanisme tactique ont été créés et sont proposés en téléchargement gratuit.

Source : EPOMM Newsletter November 2018